Le Livret d’épargne populaire, réservé aux personnes à revenus modestes, vient de franchir un nouveau cap, comme l’a annoncé la Banque de France le 31 octobre dernier. Retour sur ce phénomène.
LEP : le livret enfin populaire qui vient de franchir la barre des 10 millions de détenteurs !
Le LEP, un livret populaire pour les foyers les plus modestes
Lancé en 1982, le Livret d’Épargne populaire (LEP) est un produit d’épargne destiné aux personnes disposant de revenus modestes, offrant un taux d’intérêt attractif et exempté d’impôts sur le revenu et de prélèvements sociaux.
À partir d’octobre 2023, le plafond de dépôt est relevé à 10 000 euros, permettant ainsi aux épargnants d’accumuler davantage d’intérêts.
En septembre 2023, le LEP a enregistré une collecte nette record, dépassant celle des autres livrets d’épargne, preuve de sa popularité croissante. Avec un taux d’intérêt plus élevé que le Livret A, le LEP se positionne comme un choix judicieux pour ceux qui souhaitent faire fructifier leur épargne tout en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse.
Une année record pour cette solution d’épargne
Les récentes données de la Banque de France partagées lors de la journée mondiale de l’Épargne le prouvent. Pour la première fois en 2023, les détenteurs de LEP ont atteint les 10,1 millions.
À la fin du mois de septembre 2023, le montant total déposé sur ces livrets s’élevait à 59 milliards d’euros. Ainsi, l’augmentation est de plus de 52 % ; comparé à fin 2021.
En septembre, le Livret d’Épargne populaire (LEP) a eu beaucoup de succès, surtout chez les ménages modestes. Pour la première fois, il a attiré plus d’argent que le Livret A et le Livret de Développement durable et solidaire (LDDS) réunis, avec près de 800 millions d’euros collectés.
Qui sont les détenteurs du LEP en France ?
Il s’agit avant tout des revenus les plus modestes. En effet, pour en bénéficier, il faut que le souscripteur déclare un revenu fiscal maximum de 21 393 € et 32 818 € pour un couple. Les femmes (61,7 %) et les personnes de plus de 65 ans (38,7 %) sont surreprésentées dans les statistiques, tandis que les jeunes, les ouvriers et les professions intermédiaires songent de plus en plus à en ouvrir un.
Les moins de 25 ans comptabilisent à peine 2,5 % de détenteurs. Près de 8,5 millions de personnes éligibles n’ont pas encore franchi le cap.
On constate également des disparités selon les régions. Contrairement à ce que sa population élevée laisserait penser, les Franciliens ne sont pas charmés par ce produit d’épargne, contrairement à la Bretagne, l’Occitanie ou encore l’Auvergne-Rhône-Alpes.
Quelles sont les raisons de cet engouement ?
Longtemps boudé, sa rémunération attrayante ayant atteint 6% en février 2023 y est pour beaucoup. De plus, les pouvoirs publics, en particulier Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, n'ont cessé de le promouvoir à travers une large de campagne d’emailing aux contribuables qui peuvent y prétendre.
De plus, le gouvernement a facilité ses conditions d’accès. Ainsi, depuis 2021, vous n’avez plus besoin de fournir un avis d’imposition sur le revenu pour justifier votre éligibilité. En effet, les échanges se font directement entre la Direction générale des finances publiques et les banques.
Enfin, le plafond relevé au 1er octobre à 10 000 € contre 7 500 € a su attirer la foule.
Un produit d’épargne qui a ses limites
Même s’il présente le taux d’intérêt le plus élevé des produits d’épargne réglementés, il ne peut complètement se démocratiser, puisqu’il faut déclarer en dessous d’un certain seuil de revenu fiscal. De plus, les établissements bancaires restent encore frileux.
On le voit rarement apparaître en tête de gondole.
En revanche, si vous souhaitez en ouvrir un, n’attendez plus. Étant basé sur l’inflation, il est fort probable que son taux d’intérêt diminue !