Répondre au double défi du climat et du bien-vivre : telle est la raison d’être de la dernière révision du Plan local d’urbanisme (PLU) de Paris, arrêtée en juin 2023 après deux années d’une riche consultation citoyenne. Pour la première fois, on parle de « PLU bioclimatique », avec un objectif clair : inscrire au cœur des orientations urbaines de la capitale, pour les quinze ans à venir, les défis associés à l’urgence climatique autant qu’à l’amélioration du cadre de vie des habitants. Et ainsi, faire de Paris un exemple parmi les grandes métropoles.
Le nouveau PLU de Paris donne des orientations pour une ville plus verte et plus durable
Pourquoi réviser le PLU parisien ?
Dans chaque commune, le Plan local d’urbanisme définit les grandes orientations en matière de construction et d’aménagement. Cette dimension stratégique se double d’un objectif réglementaire, ce document ayant vocation à régir l’évolution des parcelles. Il s’agit en quelque sorte d’un projet de ville chargé de servir d’inspiration aux décisions publiques et privées dans le domaine de l’urbanisme. Cliquez sur cette page pour en savoir plus sur le PLU de Paris.
Établi sur le long terme, le PLU se doit d’être révisé avec régularité afin d’y intégrer les nouveaux enjeux et de répondre aux attentes de la population. À Paris, son actualisation par le Conseil municipal le 5 juin 2023 visait à définir un nouveau type de Plan : un PLU bioclimatique qui entend faire de la capitale une ville plus sobre en matière d’empreinte carbone, plus respectueuse de l’environnement et de la biodiversité, mieux adaptée aux conséquences du changement climatique (notamment les canicules), et plus soucieuse du bien-être des Parisiens et des Parisiennes. Ce PLU devrait entrer en vigueur début 2025 à la suite d’un vote.
Le PLU bioclimatique de Paris : une révolution urbaine qui s’accélère
Document-cadre adapté aux enjeux environnementaux et sociaux, le Plan local d’urbanisme bioclimatique donne une vision d’avenir de la capitale. Le caractère bioclimatique du document désigne un mode de conception architectural qui s’appuie sur toutes les composantes environnantes (le site qui accueille le projet ainsi que la zone dans laquelle il se situe) pour favoriser des conditions idéales de confort et de qualité de vie, tout en respectant l’environnement.
Pour y parvenir, les services de la Ville ont mené deux années d’études et de concertations afin de répondre à deux urgences concomitantes : le climat et le logement. Plus exactement, le but est à la fois d’adapter la capitale aux effets du réchauffement climatique et de loger l’ensemble des habitants dans des conditions optimales. En ce sens, le PLU constitue une étape charnière de l’accélération de la révolution urbaine en cours, avec les crises écologiques et sociales en ligne de mire.
Avec cette ambition en tête, la révision du PLU s’articule autour de cinq grands objectifs inséparables. Il s’agit de faire de Paris une ville…
- inclusive et solidaire ;
- durable, vertueuse, résiliente et décarbonée ;
- attractive et productive ;
- aux patrimoines et paysages préservés ;
- actrice de la métropole.
Que contient le nouveau Plan local d’urbanisme de la capitale ?
Ainsi, le PLU bioclimatique parisien contient une série de directives visant à rendre possible cette transformation du territoire à moyen terme, avec des objectifs concrets à atteindre. Lesquels ?
- La neutralité carbone à l’horizon 2050, par le biais d’un ensemble d’actions : rendre le bâti plus sobre énergétiquement, encourager le recours aux énergies renouvelables, et développer les démarches « zéro déchet ».
- L’augmentation de la part de logements publics pour atteindre 40 % en 2035 (avec 30 % de logements sociaux et 10 % de logements abordables).
- La hausse du nombre d’espaces verts, dans le but d’atteindre une proportion de 10 m2 par habitant – soit 300 hectares à créer, en priorité au sein des quartiers populaires. Parmi les projets retenus : un vaste parc métropolitain d’un total de 25 hectares dans les 18e et 19e arrondissements, 10 parcs intégrés à des opérations d’aménagement du territoire, la création de zones de « déficit en végétal », ou encore la plantation massive d’arbres sur les abords du périphérique.
- L’évolution des normes de construction pour intégrer de nouvelles exigences environnementales, comme l’obligation de recourir à des matériaux et à des procédés à impact carbone réduit, de produire des énergies renouvelables pour tout projet de plus de 1000 m2, ou d’installer des toitures végétalisées.
- Le développement d’une « ville du quart d’heure » avec un engagement : que chacun puisse trouver tout ce qui est essentiel à la vie quotidienne à moins de 15 minutes de son domicile (achats, travail, culture, sport, soins…).
- L’adaptation du bâti à l’évolution des pratiques professionnelles, qui tendent vers une mixité toujours plus grande : intégration d’un volet tertiaire à des secteurs comme l’artisanat, le commerce ou la petite industrie, et inversement, des activités à forte valeur ajoutée qui incorporent des processus de production ou de fabrication devant nécessairement se trouver à proximité. Ce faisant, les bureaux relèveront de plus en plus de logiques économiques diverses, et l’action d’acteurs comme Alex Bolton dans l’accompagnement des professionnels face aux enjeux de l’immobilier tertiaire a toutes les chances de gagner en importance.
Rappelons-le : le PLU de Paris revu et corrigé ne fait que donner des orientations, sans rien inscrire dans le marbre – il faudra, pour cela, attendre le vote du Conseil municipal. Néanmoins, ce nouveau Plan local d’urbanisme bioclimatique permet d’ores et déjà de dessiner le visage qu’aura la capitale dans quinze ans.