Avec l’inflation et la crise économique, le gouvernement ne cesse de chercher à remplir les caisses. Dans ce contexte, les primes Macron, instaurées en 2018, devraient devenir imposables. Si cela représente un manque à gagner pour les salariés et les entreprises, force est de constater que l’État va y gagner.
Mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat : la prime Macron va devenir imposable
Le contexte de la Prime Macron
C’est en 2018, dans le contexte tendu des gilets jaunes, qui réclamaient plus de pouvoir d’achat, que la prime de Partage de la valeur (PPV), autrement appelée Prime Macron, a été instituée.
Au travers de cette mesure, les entreprises pouvaient accorder jusqu’à 3000 € non imposables et exempt de cotisations sociales à tous leurs salariés. Seuls ceux percevant plus de trois fois le SMIC sont soumis à cotisation. Le dispositif a été renouvelé plusieurs fois.
Une prime qui avait le vent en poupe
Les dirigeants d’entreprises ont largement adopté ces primes, notamment pour épauler leurs employés face à l’inflation. Lors de la conférence sociale de lundi 16 octobre dernier, Patrick Martin, le président du Medef, a cité l’exemple de ces primes Macron pour démontrer que les entreprises ont bien répondu présentes en matière de rémunération.
D’après le chef des chefs d’entreprise, un accord salarial sur trois dans les entreprises depuis le commencement de l’année a inclus le versement d’une prime moyenne de 900 euros. Le rapport récent du gestionnaire d’actifs Amundi corrobore cette tendance : en y intégrant la participation et l’intéressement, ce sont quasiment 1 700 euros qui ont été distribués par salarié cette année.
Les détails de cette nouvelle mesure fiscale
Depuis 2022, la défiscalisation de cette prime n'est accordée qu’aux petits salaires. Mais, cette mesure va changer à partir du 1er janvier 2024 : même les petits salaires seront soumis à la fiscalisation. Les employés et les salariés à faibles revenus paieront des impôts en plus.
Toutefois, l’exonération des primes pour les petits salaires sera maintenue pour les sociétés de moins de cinquante salariés.
L’état, grand gagnant de ce changement
L’impact financier pour l’État est notable. Initialement mises en place en 2018 durant les manifestations des « gilets jaunes » ces primes ont subi plusieurs ajustements, causant vraisemblablement des pertes financières se chiffrant en milliards d'euros pour le budget étatique et la Sécurité sociale.
Dans un environnement où l’État éprouve des difficultés financières, le ministère de l’Économie aspire à améliorer la conjoncture. Conformément au projet de loi de finances actuellement en discussion au Parlement, l’assujettissement fiscal et la réintroduction des cotisations sur ces primes devraient engendrer près d'un milliard d'euros de revenus additionnels pour l'année à venir.
Nos conseils pour les bénéficiaires de la prime Macron
Pour les petits salaires
Les bénéficiaires de la prime Macron aux revenus modestes devront faire preuve d'anticipation face à sa fiscalisation en 2024. Il est recommandé de se renseigner sur les changements fiscaux à venir, via des ressources en ligne ou des ateliers d'information financière gratuits.
Évaluer son budget et identifier des économies potentielles permettra d'amortir l'impact de cette fiscalisation. De plus, explorer des solutions d’épargne défiscalisées, comme l'adhésion à un plan d'épargne entreprise si votre employeur en propose un, pourrait se révéler bénéfique.
Pour les employeurs
Les entreprises, de leur côté, peuvent envisager des ajustements dans la structure des rémunérations pour minimiser l’impact fiscal sur leurs employés. L’instauration ou la promotion de plans d’épargne salariale, comme le PEE ou le PERCO, peut constituer une alternative attrayante, offrant des avantages fiscaux et renforçant l'engagement des employés.
En outre, une communication transparente sur les changements relatifs à la prime Macron et leurs implications fiscales aidera à maintenir une bonne relation et compréhension entre employeurs et employés, tout en explorant collectivement des solutions pour préserver le pouvoir d’achat.