Embaucher pour la première fois est un moment déterminant dans la vie d’une entreprise. Ce recrutement marque souvent une étape décisive, témoignage d’une activité en plein essor ou de nouveaux besoins de compétences. Plusieurs formalités administratives s’imposent, tandis que la sélection d’un nouveau collaborateur soulève des questions sur l’intégration, la rémunération et la fidélisation. Cet article propose d’explorer les grands axes et conseils pratiques pour bien amorcer cette phase importante.
Comment embaucher votre premier salarié ?

1. Déterminer son besoin et définir le poste
L’embauche d’un premier salarié ne s’improvise pas. Identifier clairement les missions et les responsabilités permet de cerner le profil recherché. Il est conseillé de réfléchir d’abord au volume de travail, aux compétences techniques ou encore aux qualités relationnelles attendues.
Analyser l’opportunité d’embauche
Avant de se lancer, un dirigeant se questionne parfois : “Ne vaut-il pas mieux faire appel à un prestataire externe ?” ou “La mission est-elle ponctuelle ou répétée ?”. Une évaluation rationnelle de la charge de travail et du budget disponible oriente la décision. S’il s’avère que la mission requiert la présence durable d’un professionnel, l’embauche se révèle la solution la plus stable.
2. Déterminer le statut du futur collaborateur
Pour un premier recrutement, différents contrats sont envisageables. Le choix dépendra de la nature de l’activité, du volume estimé et des perspectives d’évolution.
- Le CDI (Contrat à Durée Indéterminée) : forme courante pour construire une relation de confiance sur le long terme.
- Le CDD (Contrat à Durée Déterminée) : adapté à un besoin temporaire ou à un surcroît d’activité.
- L’apprentissage ou le contrat de professionnalisation : pertinent pour former un apprenant tout en répondant à un besoin immédiat.
3. Les formalités administratives à respecter
Recruter implique de nouvelles responsabilités légales et administratives. Parmi les démarches les plus courantes :
Obtenir un numéro de SIRET en tant qu’employeur
Lorsqu’une entreprise est déjà enregistrée, elle dispose généralement d’un numéro SIRET. Toutefois, un employeur doit signaler à l’administration qu’il commence à salarier du personnel. Cette démarche passe par la Déclaration Préalable à l’Embauche (DPAE).
La déclaration préalable à l’embauche (DPAE)
Cette formalité se réalise auprès de l’URSSAF. Elle permet :
- d’inscrire officiellement le futur salarié dans la légalité (sécurité sociale, assurance chômage, etc.) ;
- d’ouvrir ses droits à la protection sociale ;
- d’être en règle pour le versement des cotisations sociales.
Tout employeur, préalablement à l’embauche de tout salarié, est tenu de procéder à la déclaration nominative de l’intéressé auprès de l’organisme de recouvrement.
Cette phrase tirée du Code du travail rappelle l’obligation incontournable de la DPAE.
Enregistrer le contrat et transmettre les informations
Une fois le contrat choisi (CDI, CDD, etc.), il convient de le formaliser par écrit. Des mentions obligatoires doivent apparaître : identité des parties, nature du contrat, mission, salaire, période d’essai éventuelle, etc.
4. Définir une politique de rémunération adaptée
La rémunération est un levier d’attractivité et de motivation. Pour un premier recrutement, il est essentiel de proposer un salaire en cohérence avec le marché et avec les ressources de l’entreprise.
Pour déterminer la grille salariale :
- se renseigner sur les salaires moyens pratiqués pour des missions similaires ;
- considérer les avantages éventuels (tickets-restaurant, mutuelle, prime de transport) ;
- anticiper les charges sociales et patronales pour évaluer le coût total du salarié.
5. Mener un processus de recrutement efficace
Pour trouver la perle rare, plusieurs étapes se succèdent. Il est souvent recommandé de soigner la rédaction de l’offre d’emploi, la diffusion de cette annonce et la conduite des entretiens.
Rédiger et diffuser l’offre
Une annonce bien structurée met en avant le poste, la culture d’entreprise et les compétences exigées. Les canaux de diffusion varient :
- Sites d’emploi généralistes (ex : Indeed, Pôle Emploi, Monster) ;
- Réseaux sociaux professionnels (LinkedIn, notamment) ;
- Associations ou écoles ciblant certains profils (universités, centres de formation).
Conduire les entretiens
Après la pré-sélection des CV, place aux entretiens. Il est judicieux de préparer à l’avance les questions-clés et de mettre le candidat dans une situation confortable. Les aspects à examiner incluent :
- la motivation : pourquoi rejoindre l’entreprise ?
- les savoir-faire : expériences professionnelles, diplômes, compétences techniques ;
- les savoir-être : communication, esprit d’équipe, valeurs.
6. Préparer l’intégration du nouveau collaborateur
Une fois le recrutement validé et le contrat signé, l’étape suivante consiste à accueillir et accompagner le nouveau venu dans ses premiers pas. Cette démarche est souvent désignée sous le nom de “onboarding”.
Objectif : offrir à la personne recrutée une vision claire de l’entreprise, de son organisation et de la façon dont son rôle s’articule au sein de l’équipe.
Organiser un parcours d’accueil
La création d’un livret d’accueil facilite la transmission d’informations (contacts utiles, organigramme, valeurs de l’entreprise, procédures internes). Prévoir un temps de formation interne, des rencontres avec différents services et un suivi régulier lors des premières semaines est un excellent moyen de favoriser une intégration réussie.
7. Mettre en place un suivi et une évaluation
Après l’embauche et l’intégration, le suivi permet de valider la pertinence du recrutement, d’ajuster les missions et d’identifier d’éventuels besoins de formation.
- Entretiens réguliers : il est pertinent d’organiser des points informels (hebdomadaires ou mensuels) pour évoquer les réussites, les obstacles et les perspectives d’évolution.
- Période d’essai : cette phase est déterminante pour s’assurer que le collaborateur correspond aux exigences du poste et à la culture de l’entreprise. Elle peut être prolongée dans certains cas (selon le contrat et la convention collective).
8. Respecter les obligations légales et sociales
L’embauche entraîne des responsabilités vis-à-vis de l’URSSAF, de la caisse de retraite ou encore de la médecine du travail. Les principales obligations comprennent :
- Le paiement des cotisations sociales : l’entreprise est responsable du calcul et du règlement des cotisations patronales et salariales.
- L’affiliation au régime de prévoyance : selon la convention collective, une couverture prévoyance obligatoire doit être mise en place.
- La visite médicale d’embauche : pour garantir l’aptitude du salarié à occuper le poste, un examen doit être planifié dans un délai précis.
9. Fidéliser et développer les compétences
Embaucher n’est que la première étape : pour pérenniser la relation de travail, il est primordial de veiller à l’épanouissement du salarié. Cela passe par :
- l’écoute de ses besoins et l’attribution de missions variées ;
- la formation continue, pour maintenir et développer ses compétences ;
- un climat de confiance et d’échanges.
Le développement professionnel motive les collaborateurs à s’investir. De plus, un salarié formé et soutenu s’impliquera dans le succès de l’entreprise et sera plus enclin à y rester sur le long terme.
10. Anticiper la croissance de l’entreprise
Avec l’arrivée d’un premier salarié, la structure et le fonctionnement de l’entreprise évoluent. Les responsabilités se partagent, l’organisation se formalise peu à peu. Il est donc utile de planifier la suite :
- Faut-il agrandir les locaux ou repenser l’espace de travail ?
- Quels équipements supplémentaires sont nécessaires ?
- Comment structurer la communication interne ?
Foire aux questions
- Quel est le délai pour réaliser la DPAE ?
Elle doit être effectuée entre huit jours avant la date d’embauche et impérativement avant la prise de poste effective du salarié. Son absence est passible de sanctions. - Peut-on rompre facilement le contrat pendant la période d’essai ?
Oui, l’employeur et le salarié ont la possibilité de rompre le contrat sans justification, sous réserve du respect du délai de prévenance. Cependant, cette période doit rester raisonnable et justifiée. - Comment déterminer le salaire d’un premier salarié ?
Il est recommandé d’étudier la convention collective applicable, de comparer les rémunérations pratiquées dans le même secteur et de calculer précisément le budget que l’entreprise peut allouer. - Existe-t-il des aides pour l’embauche d’un premier salarié ?
Plusieurs dispositifs peuvent être proposés, notamment au niveau régional ou national. Ils se manifestent par des exonérations de cotisations sociales, des subventions ponctuelles, ou un accompagnement pour le recrutement. - Quelles sont les sanctions en cas d’erreurs dans les formalités ?
Le non-respect des obligations administratives (comme l’absence de DPAE) ou des règles de sécurité peut entraîner des amendes, voire des poursuites. Il est donc prudent de se faire accompagner par un expert-comptable ou un conseiller juridique. - Quel type de contrat privilégier pour un besoin temporaire ?
Le CDD est destiné à répondre à un accroissement d’activité ou à un remplacement. Son usage est encadré par la loi, et sa durée est limitée. Si le besoin devient pérenne, il est recommandé de basculer sur un CDI.